L’été dernier, pendant un shooting, je rencontre Charline.
Elle tient le foodtruck Frenchie à l’arrière du Polygone à Montpellier mais pas que… c’est aussi la maman de 2 petits garçons, une ancienne orthoptiste, une pilote d’avion… et surtout, Charline rayonne. Elle fait partie de ces personnes lumineuses qui apportent de la joie autour d’elles.
Impossible donc de ne pas l’interviewer pour ma rubrique des femmes inspirantes 🙂
• Qui es-tu? Peux-tu nous parler de ton parcours?
Je m’appelle Charline Miquel, j’ai 35 ans et suis Maman de deux petits garçons de 6ans et 4ans 1/2. Je suis d’origine Corse mais je vis à Montpellier.
Après un bac Scientifique, je me suis orientée vers une première année de médecine mais je n’ai pas continué car je n’étais pas dans les conditions financières et familiales optimales. J’ai donc passé le concours pour être orthoptiste. J’ai toujours travaillé en parallèle de mes études (vendeuse de meubles, mannequinat, serveuse en boîte de nuit). Ce n’était pas toujours évident de travailler la nuit et aller en cours la journée mais je n’ai jamais perdu de vue mes objectifs et j’ai aussi eu beaucoup de chance d’avoir un patron très compréhensif qui me laissait des jours de congés pour réviser mes examens par exemple. Il est d’ailleurs devenu mon meilleur ami.
Une fois mon diplôme d’orthoptie en poche, j’ai voulu trouver du travail à Montpellier mais je n’ai trouvé au début que des remplacements en libéral. Pour occuper mon temps libre j’ai pû faire une passerelle en deuxième année de psychologie car c’est un domaine qui me plaisait beaucoup. J’ai ensuite trouvé un poste à temps plein dans un cabinet de chirurgiens ophtalmologistes de Montpellier.
Comme je travaillais avec 4 chirurgiens en même temps j’ai dû arrêter mes études de psychologie à la licence car je n’avais plus le temps d’aller à la fac.
J’ai travaillé 8 ans dans ce cabinet puis je suis tombée enceinte de mes deux garçons de façon rapprochée donc il m’était difficile de jongler entre les horaires de crèche et celles du cabinet où je commençais très tôt (7h) et finissais tard.
Le fait d’avoir des enfants a aussi beaucoup changé ma vision de la vie. Ça m’a donné plus confiance en moi et j’ai eu envie d’être ma propre patronne, de travailler pour moi, de construire pour mes enfants.
En attendant de trouver dans quoi me lancer, mon aîné est tombé amoureux des avions à l’âge de deux ans. Cela a réveillé des rêves de petite fille que j’avais enfoui en moi: je voulais être astronaute! Mais on m’a toujours découragée à suivre cette voie alors je ne voulais pas que mon fils ait les mêmes déceptions que moi. Je l’ai donc amené dans les meetings aériens, je lui ai acheté des livres d’avions, c’était un bonheur de voir les étoiles dans ses yeux!
L’astronomie et l’aéronautique étant des domaines très proches, je m’y suis intéressée aussi et j’ai eu envie de passer ma licence de pilote privé avion. C’est grâce à une conversation avec une jeune pilote extraordinaire que j’ai eu envie de me lancer.
Ma plus belle récompense aujourd’hui est d’amener mon fils en avion et de le voir si heureux!
En même temps, j’ai eu l’opportunité de m’associer à des amis restaurateurs pour ouvrir un restaurant aux Halles du Lez. Je n’y connaissais rien dans la restauration mais j’avais les bons associés, et ça m’a permis d’apprendre sur ce métier passionnant. Je gérais le côté évènementiel que je connaissais pour y avoir travaillé pendant mes études.
L’année suivante, j’ai eu l’occasion d’installer deux foodtrucks devant le Polygone côté Antigone. La place où ils se situent était vide et ça a été un défi pour moi de la rendre chaleureuse et vivante. J’ai donc revendu mes parts des Halles à mes associés afin de me consacrer pleinement à ce premier établissement que j’allais gérer seule. Cela fait maintenant plus d’un an que Frenchie Polygone est ouvert et j’en suis très heureuse!
• Qu’est-ce qui t’a donné envie d’ouvrir ton foodtruck?
J’aime les défis et je me donne tous les moyens pour les réussir. J’ai toujours été travailleuse, je ne compte pas mes heures, la fatigue, et je suis déterminée! J’ai trouvé que l’emplacement devant le Polygone était idéal, j’avais envie de faire vivre cette place, et de proposer des choses différentes de celles proposées dans les grandes chaines de restauration.
Je voulais montrer qu’on peut faire de la nourriture « sur le pouce », goûteuse et de qualité. Tous nos produits sont frais, locaux, de saison, faits maison. Rien n’est congelé et je tiens à ce que les plats et le service soient de qualité.
J’ai aussi pû faire de petits évènements cet été avec des afterworks, ou encore des concerts avec l’incroyable groupe Pop Cor’s qui a fait danser toute la place au son de ses guitares avec des chants Corses et de variétés internationales.
C’était pour moi une grande joie de voir les gens heureux, danser, se régaler, sur une place qui était inoccupée quelques mois plus tôt.
• Que t’apporte ton métier d’un point de vue personnel?
Ce métier m’a beaucoup apporté car je ne le connaissais pas du tout et n’aurais jamais envisagé le faire un jour! La restauration est un métier difficile, prenant et on ne s’invente pas restaurateur du jour au lendemain.
J’ai découvert tout le côté administratif qui prend énormément de temps et que les clients ou employés ne voient pas, j’ai appris à gérer du personnel. Cela est humainement très enrichissant. J’avais envie d’être une aussi bonne « patronne » que mon meilleur ami l’avait été pour moi. Je me suis beaucoup inspirée de lui. J’aime particulièrement travailler avec des étudiants car même s’ils doivent prendre leur envol un jour, et j’en suis très heureuse pour eux, ce sont des jeunes motivés et volontaires.
Mon métier m’a donc permis de découvrir de nouveaux domaines, de faire de belles rencontres, et d’en apprendre sur moi-même.
• Peux-tu nous parler des difficultés que tu as rencontrées dans ta vie d’entrepreneuse?
J’ai eu beaucoup de difficultés au début avec le côté administratif! Faire enregistrer des documents, déposer des dossiers, ouvrir un compte etc… peut être très long! Il m’a fallu beaucoup de patience.
Il a fallu convaincre une banque de suivre mon projet, sans parler de la crise sanitaire actuelle qui est inédite et demande de savoir s’adapter très rapidement à chaque nouvelle situation.
J’ai aussi deux enfants encore dépendants de moi et un conjoint très pris par son travail donc je dois m’organiser pour m’occuper d’eux au mieux (école, activités extra scolaires…)
Je continue aussi à faire mes heures de vol à côté pour ne pas perdre la main et garder un moment d’évasion dans ma semaine.
Je dirai donc que le secret est une bonne organisation. J’ai d’ailleurs 4 ou 5 alarmes par jour sur mon téléphone pour ne rien oublier!
Bien évidemment, quand on est entrepreneuse on ne compte pas ses heures et les journées sont bien remplies. Certaines personnes ont tendance à ne voir que les bons côtés d’être Chef d’entreprise mais oublient parfois les responsabilités, les soucis, le stress, et la fatigue qui sont souvent présents et qu’on ne doit pas montrer.
Pour moi ce sera un grand soulagement quand je pourrai travailler avec une secrétaire!
• Tes projets pour les mois/années à venir?
Je suis une personne qui n’aime pas planifier à l’avance car la vie est pleine de surprises et j’ai fait de belles rencontres dans ma vie qui font de moi ce que je suis aujourd’hui. J’ai toujours suivi mon coeur et mon instinct donc je ne peux pas encore parler de mes projets à venir. Et puis c’est mieux de les garder pour soi tant qu’ils ne se sont pas encore concrétisés…
Une chose est sûre c’est que je ne compte pas m’arrêter là! J’ai une foule de choses que j’aimerais faire!
• Quelles sont les femmes qui t’inspirent?
Tout d’abord ma Maman! Elle a élevé 3 enfants malgré les difficultés et elle nous a toujours dit d’être libres et de ne dépendre de personne. Elle nous a aussi donné ce sens des valeurs et de la famille. Sans doute son côté Corse!
J’ai aussi une grande admiration pour Dorine Bourneton qui est une femme incroyable, pétillante, persévérante et avec une grande force de caractère. J’ai eu la chance de la rencontrer et d’échanger avec elle au Salon du Bourget. Elle n’a jamais abandonné malgré les difficultés et les épreuves. Elle a toujours crû en ses rêves. Son histoire est une belle leçon de vie.
Quand j’étais ado, j’avais accroché au mur de ma chambre un poster de Claudie Haigneré dans sa combinaison d’astronaute. Elle m’a toujours fait rêver. C’est pour moi un modèle. J’ai toujours admiré cette femme.
Je dirai donc de manière générale que les femmes qui m’inspirent sont des aventurières, courageuses, fortes, qui ont le courage d’affronter les difficultés pour réaliser leurs rêves. J’aime les femmes passionnées, rebelles, qui prennent des risques.
• Ta devise?
Je dirai de toujours voir le côté positif. Même dans les échecs. Ils font partie de l’apprentissage. Il faut savoir, oser, prendre des risques, et surtout ne jamais abandonner. Je connais une personne que j’admire beaucoup car elle a traversé des choses terribles dans sa vie mais ne s’est jamais laissé abattre pour autant. Cette personne a toujours crû en ses rêves et s’est donné les moyens de les réaliser.
Faire ce qu’on aime nous rend heureux, il ne faut donc jamais baisser les bras, ne jamais abandonner. Il n’y a rien de plus terrible que de finir sa vie avec des regrets. Rêvez en grand!
J’aime beaucoup cette citation de Benjamin Disraeli qui dit que: « La vie est trop courte pour être petite. »
Retrouvez Charline à son foodtruck, Frenchie Polygone, Place Paul Bec à Montpellier.
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lily
C’est toujours un plaisir de lire tes articles sur les femmes inspirantes.
Personnellement, je les trouve encourageants. Belles rencontres.
Merci pour le partage.
Le Blog de Sienna Lou
Coucou! Ohhh quel joli interview et quel bonheur de nous partager ces messages positifs! On en parlait la dernière fois, oui je crois que tout est possible quand on y croit fort et que l’on va jusqu’au bout de ses rêves!!! Et en plus elle est tellement jolie! Bravo à elle, je ne lui souhaite que le meilleur à venir! Bisous